et à propos de ces visages d'altérité…
"il y a à la fois une part très belle et une part de 'laideur effrayante' chez ces personnages...je les vois à la fois torturés, défigurés, mais en même temps porteurs d'un calme et d'une douceur, avec des regards parfois tristes mais plutôt sereins...c'est très bizarre parce que même si j'arrive à mettre des mots sur ce que ça provoque en moi, je n'arrive pas à m'expliquer comment ces sensations peuvent être compatibles...Comment je peux associer effrayant et serein, torturé et beau. C'est fascinant au point de pouvoir rester les yeux dans leurs regards (quand ils en ont), à attendre de savoir ce qu'ils peuvent bien avoir à dire..." D.J
Il y a "l'apparence" et il y a l'énergie interne à l'apparence ,
ce qui la rend si difficile à capturer....
vive memor leti
Je n'ai jamais eu d'album photos au sens premier (bien rangées, bien classées, à feuilleter pour les beaux jours ...) et pourtant, je les ai toutes gardées dans des boîtes à chaussures...
Et un soir, je m'y suis confrontée . D'un coté toutes ces photos - souvenirs du passé - , de l'autre mon marc de café ( lié à mes rites de collectes quotidiennes); deux liants, la colle et moi (et oui, il s'agit bien dans tout ça, de choses qui je pourrais ne plus en douter, "me collent à la peau"), et alors je gratte, j'explore les couches pelliculaires, leurs réactions et les miennes face à cette immersion vive et spontanée; l'image se défait,
se brouille,
se mêle,
le geste griffe,
mon regard cherche , je ne vois plus et parfois ...:
C'est "là, ça dit, ça nous regarde".
Je signe alors l'arrêt de mort et de vie du portrait d'émotion qui a surgi.
Et bien qu'il puisse y avoir un parfum iconoclaste à intervenir sur la patine originale de la photographie de famille, cette mémoire personnelle est à la fois source d'inspiration et garde-fou m'invitant à faire face à ces autres en train de prendre corps.
Ne sommes-nous pas tous étrangers à nous-même et parler de cette monstruosité qui nous habite,
c'est accepter d'entendre que, comme l'écrit Pascal Quignard:
"Nous commençons par manger nos mères dans leurs ventres"...
crystelalexandra Patin, l'alchineuse
Mention spéciale du jury au Salon d'arts plastiques Printemps de la Domitienne pour cette série "des visages d'altérité"
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