vive memor leti




Je n'ai jamais eu d'album photos au sens premier (bien rangées, bien classées, à feuilleter pour les beaux jours ...) et pourtant, je les ai toutes gardées dans des boîtes à chaussures...
Et un soir, je m'y suis confrontée . D'un coté toutes ces photos - souvenirs du passé - , de l'autre mon marc de café ( lié à mes rites de collectes quotidiennes); deux liants, la colle et moi (et oui, il s'agit bien dans tout ça, de choses qui je pourrais ne plus en douter, "me collent à la peau"), et alors je gratte, j'explore les couches pelliculaires, leurs réactions et les miennes face à cette immersion vive et spontanée; l'image se défait,
se brouille,
se mêle,
le geste griffe,
mon regard cherche , je ne vois plus et parfois ...:
C'est "là, ça dit, ça nous regarde".
Je signe alors l'arrêt de mort et de vie du portrait d'émotion qui a surgi.
Et bien qu'il puisse y avoir un parfum iconoclaste à intervenir sur la patine originale de la photographie de famille, cette mémoire personnelle est à la fois source d'inspiration et garde-fou m'invitant à faire face à ces autres en train de prendre corps.
Ne sommes-nous pas tous étrangers à nous-même et parler de cette monstruosité qui nous habite,
c'est accepter d'entendre que, comme l'écrit Pascal Quignard:
"Nous commençons par manger nos mères dans leurs ventres"...
crystelalexandra Patin, l'alchineuse










Mention spéciale du jury au Salon d'arts plastiques Printemps de la Domitienne pour cette série "des visages d'altérité"